5. Protestantisme, montagne et environnement: une relation privilégiée?

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Laurent Tissot

Abstract

La relation entre protestantisme et environnement a fait l’objet de vives controverses tant historiques que théologiques. Notre article vise à savoir comment des voyageurs protestants – ou déclarés comme tels – perçoivent, au cours de leurs pérégrinations, la nature qu’ils traversent. Que disent-ils de la nature là où elle est, là où ils la parcourent, la voient, la sentent et non seulement dans ce qui les est transmis par des textes sacrés ou savants? Nous nous servirons à cet égard de deux textes complètement différents par leur nature, le statut de leur auteur, les motivations qui les animent et les lieux décrits. Tout les oppose sauf deux éléments, la période qui les voit être écrits et l’origine protestante de leur auteur. Le premier, rédigé en 1865 par Marc Dufour, a pour cadre les Alpes suisses et le second, écrit sept ans plus tard en 1872 par George Monro Grant, les Montagnes Rocheuses canadiennes. Ils s’inscrivent tous les deux dans un moment charnière de cette « invention de la montagne » voit en Suisse l’émergence d’une véritable « industrialisation du tourisme » et au Canada l’affirmation d’un sentiment national qui passe par l’intégration d’un vaste territoire dans le même Etat. Ces contextes expliquent les raisons qui poussent leurs auteurs à s’affronter à la montagne, le loisir pour Dufour et la politique pour Grant.

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