Le multilinguisme, levier de légitimation pour la présidente de la Commission Européenne ? Représentation d’Ursula von der Leyen en figure d’autorité polyglotte
DOI:
https://doi.org/10.13135/2611-853X/7136Abstract
Depuis son arrivée à la tête de la Commission Européenne en 2019, Ursula von der Leyen s’est fait (re)connaître, notamment, par sa capacité à s’exprimer en plusieurs langues de l’Union. Ses différents « discours sur l’État de l’Union » ont ainsi été l’occasion pour elle de manifester son aisance dans sa langue maternelle, l’allemand, mais aussi en anglais ou en français, aisance qui n’a pas manqué d’être relevée et soulignée par les médias couvrant cet événement discursif et politique bien ritualisé. Partant de ce constat, cet article entend interroger le rôle légitimant, pour le politique, que peut endosser le multilinguisme dans le cas de la communication d’une institution bien spécifique, la Commission Européenne, et de la « figure d’autorité » (Wrona&Seignobos 2017) qui la dirige. Dans quelle mesure l’occupation du terrain politique européen passe-t-elle par une conquête sémiotique qui connote « l’hospitalité langagière » (Ricoeur 1992) ? En quoi cette hospitalité et la polyphonie qui l’accompagne permettent-elle alors à la figure et à l’institution qui la promeuvent de faire autorité en s’attirant la reconnaissance des médias ? Reprenant à notre compte la théorie de Louis Marin, nous postulons que l’autorité passe immanquablement par un travail de représentation sémiotique, lui-même condition de possibilité de la reconnaissance (Marin 1981). [...]