L’Orient musulman au Théâtre de la Foire, ou comment exorciser la peur par la bouffonnerie

Authors

  • Claudio Vinti Université de Pérouse

DOI:

https://doi.org/10.13135/2611-853X/2917

Keywords:

théâtre du XVIIIe, exotisme, merveilleux, Orient, peur, Teatro del Settecento, Oriente, esotismo, meraviglioso, paura

Abstract

Résumé

L’évocation de l’Orient durant le siècle des Lumières a eu des facettes multiples sous le signe de la peur, de la fascination et de la curiosité, une fois la terreur des Turcs passée, après la défaite des armées ottomanes à Vienne en 1683. Le théâtre de la Foire, tirant son inspiration surtout de l’actualité, enregistre promptement cette nouvelle atmosphère. Plusieurs pièces se déroulent dans un Orient musulman de fantaisie. Seuls Les Pèlerins de la Mecque, tout en gardant les traits conventionnels du monde oriental, essaient de s’ancrer dans une actualité politique empruntée à des connaissances réelles de l’empire ottoman. En effet, l’ouvrage semble révéler les tensions au sein du monde musulman de l’époque (entre le Chah de Perse et Ahmet III). Cependant, dans toutes les pièces représentées au théâtre de la Foire il est possible de déceler des caractéristiques bien précises tournant autour des cadres récurrents : l’exotisme, le merveilleux et le danger. Tel un mantra, ces trois éléments reviennent dans toutes les pièces « orientales » du théâtre de la Foire. Il est intéressant de souligner que ce schéma fixe revient aussi bien dans les décors que dans la langue et le jeu des personnages principaux (Arlequin surtout). L’analyse diachronique des pièces foraines « orientales » révèle un aspect intéressant dans l’évolution du jeu des masques italiens, et d’Arlequin en particulier, signalée par les « notes de scène » portant sur les lazzis de peur. En fait, les lazzis de peur d’Arlequin sont beaucoup plus nombreux dans les premières pièces foraines des années 1712-1722 pour  diminuer jusqu’à s’annuler dans les années 1730-1740. L’hypothèse que je suggère est que la menace des Turcs, encore très présente au début du siècle, petit à petit s’affaiblit au fil des années laissant la place au mythe du « bon Turc », sage et pacifique.


Mots clés : théâtre du XVIIIe, exotisme, merveilleux, Orient, peur


Riassunto

L’immagine dell’Oriente nell’Europa del Settecento si colora di molteplici sfaccettature dopo che la grande paura dei Turchi si andava stemperando per effetto della sconfitta delle armate ottomane sotto le mura di Vienna nel 1683. Il Teatro della Foire, che fa dell’attualità uno dei suoi cavalli di battaglia preferiti, registra prontamente questa nuova atmosfera. Così, molte opere sono ambientate in un Oriente di fantasia, enfatizzato a dismisura dalla pubblicazione delle Mille et une nuits ad opera di Antoine Galland (1704) e dei Mille et un jours da parte di Pétis de La Croix (1710). In tutte le opere rappresentate al Teatro della Foire è possibile rilevare tratti caratteristici e ricorrenti: il meraviglioso, l’esotismo, la paura dell’ignoto. Come un mantra, questi tre elementi ritornano in tutte le opere “orientali”, in uno schema fisso che influenza scenari, dialoghi e performance dei principali personaggi (Arlecchino in primis). L’analisi diacronica delle pièce ambientate in Oriente rivela un aspetto molto interessante che tocca l’evoluzione delle maschere italiane, e di Arlecchino in particolare, segnalata dalle note di regia che riguardano i “lazzi di paura”. Questi, in effetti, sono molto più numerosi nelle rappresentazioni che vanno dal 1712 al 1722, mentre diminuiscono, fino a scomparire, in quelle dagli anni 1730-1740. L’ipotesi suggerita è che vi sia un rapporto stretto con la percezione della paura dei Turchi, e più latamente dell’Oriente musulmano, ancora molto viva agli inizi del ‘700, paura che va scemando a poco a poco con il passare degli anni, lasciando spazio al mito del “buon Turco”, saggio e pacifico.

Parole chiave: Teatro del Settecento, Oriente, esotismo, meraviglioso, paura

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Published

2019-01-01

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