Europe and its fears in the Age of Anxiety: Historiography and Perspectives

Authors

  • Gianni Silei

DOI:

https://doi.org/10.13135/2611-853X/2786

Abstract

It is a common belief that the dimension of fear, increasingly used by media by borrowing expressions such as "Society of fear", "Politics of fear" or "Culture of Fear", has emerged as a collective feeling in contemporary society after the attacks on the Twin Towers of 11 September 2001. In reality, Fear was already present in Western collective sensibility, as already happened in the course of history during phases characterised by profound economic, political or social changes, in close connection with a widespread sense of uncertainty and anxiety.

This contribution provides a general view, from a historical perspective, of the theme of fear and more generally of the history of emotions in the West, with particular attention to the European case study, first of all reconstructing the evolution of the historiographical debate, from the first reflections by Lucien Febvre, advanced during the rise of totalitarianism in Europe, to the progressive affirmation of studies on this issue, in particular from the second half of the Seventies, until the wide and differentiated recent literature. After comparing the different methodological approaches, describing the different types of sources used by scholars and posing the question of which social actors to study to better understand the characterizing traits of a collective feeling so important but also so elusive, the essay finally poses the issue of the periodization of collective fears - proposing a subdivision of the latter between short-term fears and long-term fears - and their dynamics during the twentieth century and the beginning of the new millennium.

Keywords: Fear, History of emotions, History of Fear, Europe, Social History, Cultural History.

 

Résumé

Il est communément admis que la dimension de la peur, de plus en plus souvent évoquée par les médias à travers des expressions comme “Société de la Peur”, “Politique de la Peur” ou même “Culture de la peur”, a émergé comme un sentiment collectif dans la société contemporaine après les attentats du 11 septembre 2001 contre les tours jumelles. En fait, la peur était présente depuis longtemps dans la sensibilité collective occidentale, avec des sentiments d’incertitude et d’angoisse, comme cela avait déjà été le cas autrefois au cours de l'histoire pendant d’autres phases caractérisées par de profonds changements économiques, politiques ou sociaux.

Cette contribution offre une vision générale, d'un point de vue historique, du thème de la peur et plus généralement de l'histoire des émotions en Occident, avec une attention particulière au cas de l'Europe, reconstruisant d'abord l'évolution du débat historiographique, depuis les premières réflexions de Lucien Febvre lors de la montée du totalitarisme en Europe, à l'affirmation progressive d'études sur le thème, notamment à partir de la seconde moitié des années soixante-dix, jusqu’à la littérature récente. Après avoir comparé les différentes approches méthodologiques, décrit les différents types de sources utilisées et posé la question des acteurs sociaux à étudier pour mieux comprendre les traits caractéristiques d'un sentiment collectif si important mais aussi insaisissable, l'essai pose enfin la question de la périodisation des peurs collectives - proposant une subdivision de ces dernières entre les peurs cycliques et les peurs à long terme - et de leurs dynamiques au cours du XXe siècle et au début du nouveau millénaire.

Mots-clés : Peur, Histoire des sentiments, Histoire de la Peur, Europe, Histoire sociale, Histoire culturelle.

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